3-2020
Nous avons été (dans presque le monde entier) en confinement durant de longs mois (et des mesures très strictes sont toujours de mises, alors que je vous écris). Nous n’avons pas pu éviter ; L’incertitude de l’avenir - La perte de notre liberté - L’éloignement et la solitude.
Je pourrais dire pour ma part, que j’ai l’habitude d’une certaine vie en « retrait », bien que j’aime les relations que j’ai avec les miens et mes amis(es), j’ai aussi un besoin évident de me retrouver seule. Il ne faut, bien sûr, pas tomber dans l’excès, comme le fameux dicton que me disait ma mère ; « L’excès en tout, nuit » (à la française) ou plus précisément « En tout, l’excès est un vice » (le philosophe Sénèque - -4 – 65). Je dois part ailleurs, bien avouer que je n’ai jamais saisi lorsque j’étais enfant, qu’un excès de travail pouvait être acceptable, tandis qu’un excès de dessert, non. Le Covid a renversé le trop de tout dans l’autre sens.
Tandis que nous étions « trop » sur les réseaux sociaux, que nous avions (pour certains) trop de papier toilette, il y avait aussi tout un coup « trop de temps » à passer avec les siens (alors que peut-être certaines personnes désinvesties avaient l’habitude de donner moins), pour d’autres le trop fût un plaisir (redécouvrir sa famille) pour d’autres encore, il y avait un trop peu ; d’attention, de soins (dans les maisons de retraite), trop peu d’argent pour des familles déjà dans les difficultés, trop peu de possibilités pour réussir pour les élèves déjà en proie à des difficultés scolaires, trop peu de moyens pour ceux qui avaient besoin de soutien psychologique et j’en passe…
Notre pandémie aura au moins mis cela en lumière ; alors que nous sommes « trop » dans certains secteurs, dans les autres nous étions moins. C’est donc avec les moins que nous avons traversé cette crise mondiale ; moins de travail, moins d’interactions humaines, moins d’argent, moins de nourriture, moins d’aide, moins de soutien…
Nous remercions d’ailleurs vivement ceux qui par leurs compétences et/ou leurs persévérances ont pu malgré ces moins nous offrir plus ; les infirmières, les médecins, les aides de tous genres dans ces secteurs, les pompiers, la police, les caissiers(ières) et tous ceux et celles qui ont œuvré dans l’ombre en donnant le meilleur d’eux-mêmes sans que personnes ne le sache, un plus pour nous !
Dans cette leçon du Covid, nous avons quand même compris quelque chose (je l’espère). Lorsque nous avons pu enfin nous réunir, la première chose que la plupart d’entre nous a fait, c’était de célébrer cela avec les siens ! Quelle joie, quel bonheur avions de nous voir à plusieurs sans défier la loi … Nous étions plus et avions besoin de moins. Je crois que ce jour-là, nous n’avons pas pensé à « accumuler » quoi que ce soit, mais à nous noyer dans un trop plein d’interactions humaines. Il me semble qu’une des plus grandes leçons que nous pourrions avoir saisi, c’est que ce n’est pas le manque de chose qui nous affecte le plus (puisque nous avions moins), mais le manque de la chaleur humaine (nous avions besoin de plus).
Comment saisir l’horreur pour ces personnes âgées, fragiles, souvent déjà seules allant devant la mort seules et avec le sentiment de mourir abandonnées ! Quel sentiment pour ceux et celles qui voulaient les accompagner, mais qui n’ont pas eu « ce droit » pour le bien de tous !
S’il y a une chose que je voudrais changer, c’est bien cela. J’ai eu l’impression que nous abandonnions nos ainés, ceux et celles qui mourraient pouvaient être ma mère, mon père, ma sœur, mon frère, mon amie, moi-même…Et vous ? Aviez-vous le même sentiment ? D’un autre coté nous étions obligés de respecter certaines règles (encore aujourd’hui) pour ne pas faire du tort à tous…
Malgré la solitude et l’injustice face à tout cela, je me suis dit que si nous avions au moins « une » personne à coté de nous, nous devions nous sentir plus heureux que ceux et celles qui n’avaient personne…
Cela m’a fait penser à un événement dans ma vie. J’étais seule ce jour-là et j’ai fait une chute terrible. A tel point, que j’ai pensé mourir sur le coup. Comme je me disais qu’il ni avait personne là, à ce moment même pour moi et que j’allais sans doute mourir seule, une petite voix s’est faite entendre dans mon cœur. Et bien que vous alliez penser que je réfléchis « trop » même face à la mort (c’est de la faute à mon cerveau !) cette voix toute douce dans mon cœur, me disait ; Si quelqu’un meurt sur la terre, même s’il est tenu par la main de quelqu’un, pour ensuite ne pas rejoindre la mienne, c’est très triste, car là où l’on va, les « vivants » restent sur la terre et la personne part de toute façon seule ! Mais si tu es seule, mais que tu crois en Moi, même si tu meurs sans les « vivants », moi je te tiendrais la main pour faire le voyage. Du coup, je n’avais plus peur.
Nous avons donc compris que les choses terrestres ne nous suivent pas, que d’avoir des gens pour nous « accompagner » dans les situations terribles est le meilleur que nous puissions avoir. Nous avons été capable d’avoir moins et de nous réjouir plus de ce que nous avions. Et pour tous ceux et celles qui sont partis sans que nous soyons là, la personne la plus appropriée pour ce voyage était le meilleur ami que l’on puisse avoir, Jésus.
« Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt28.20b – NBS).
Je profite de ce post, pour présenter mes plus sincères condoléances à tous ceux et celles qui dans cette pandémie ont perdu un être cher, que le Seigneur vous console !
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