19-2020
Luc 22.28-30
"Vous, vous êtes ceux qui ont persévéré avec moi dans mes épreuves; c’est pourquoi je dispose du Royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël"
La première des choses que nous voyons dans ce texte, ce que l’on parle de « persévérer dans les épreuves », dans les notes de la NBS, on fait mention de différentes compréhensions du verbe « persévérer » ; comme « endurer », « rester avec moi ».
Il est bien évident ici dans ce texte, que cette persévérance, endurance ou fidélité envers le Seigneur se trouve mis en valeur par le fait qu’elle se trouve dans l’épreuve. Si l’on considère les antonymes d’épreuves*, on peut relever les mots suivants ; succès, bonheur, joie, plaisir, etc. Est-ce à dire que nous ne pouvons pas avoir de bonheur dans le Seigneur ? Non, mais le bonheur et la joie que nous avons passe par Lui (Ph4. 7) et non la joie, la paix et le bonheur qui passe par les choses du monde (Jn 14. 27). Le mot « épreuve » dans sa négativité peut-être remplacer par les synonymes suivants : Malheur, affliction, tribulations, souffrance, etc. *
Nous voyons donc que grâce à cette persévérance, le Royaume sera « disposé » en notre faveur ; on comprendra aisément que cette disposition dépend de la phrase précédente, avec le mot « c’est pourquoi »…Cela souligne bien le conditionnel de cette faveur qui se retrouve deux fois dans ce court texte ; faveur envers nous, faveur disposé du Père au Fils ; il y a aussi une égalité entre les deux ; autant la faveur du Père envers le Fils, qu’envers nous… Il faut aussi que nous regardions maintenant l’étymologie du mot « épreuve » et son emploi pour comprendre un plus profondément sa portée: expérience, test, endurance, match, compétition…*
Et si c’était un test ? Dieu nous « testerait » au travers des épreuves pour voir ce que nous « valons » pour Son royaume ? Laissez-moi poser la question différemment : Et si Dieu nous permettait de passer un test pour que nous puissions connaître nous-même notre propre valeur ? Est-ce que durant l’épreuve nous l’adorons toujours ou nous nous éloignons de Lui ? Est-ce que nous sommes toujours reconnaissant ou pas ? L’aimons-nous autant que nous le disons ? Continuons-nous à aimer ses commandements et à les appliquer ou éloignons-nous d’eux ?
Donc, l’épreuve nous montre à nous même qui nous sommes en tant qu’enfant de Dieu. Puisque Dieu sait déjà tout sur nous, ce « test » n’est donc pas pour Lui, mais pour nous. Les circonstances défavorables au final nous servent, plus qu’elles nous desservent (tout concours au bien de ceux qui aiment Dieu -Rm8. 28) et nous aurons une vue juste de ce que nous avons comme espérance dans notre amour pour Lui !
De nombreux versets font « l’éloge de l’épreuve et de la persévérance au travers de celle-ci ». « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière » (Rm12. 12). « Par votre persévérance vous sauverez vos âmes » (Luc21.19). « Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance » (Rm8.25) ; la foi s’acquière par une attente persévérante. « Aussi nous glorifions-nous de vous dans les Églises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes vos persécutions et des tribulations que vous avez à supporter » (2 Th1. 4). « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » (He12.1).
Bien plus, le Seigneur nous dit bien que nous avons « besoin » de persévérance pour garder Ses commandements et la foi ! « C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus » (Ap1.12; 13.10). « Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis » (He10.36). En apocalypse, le Seigneur montre des « critères » (pas les seuls) de mesure du véritable chrétien : « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance » ; « tu as de la persévérance, (traduit par porter, se charger, supporter, etc.) tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé » (Ap2.2-3). Et pour terminer en voici ses fruits : « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance, la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance » (Rm5.3-4) ; Les afflictions, nous amène à « utiliser » la persévérance qui nous amène à la victoire et produit « l’espérance », même si le résultat n’est pas toujours celui escompté, il produit malgré tout du fruit.
À un moment dans ma vie, moi qui pensais que mon amour pour Lui et ma dévotion complète à Son égard me mettais à l’abri de douloureuses épreuves, j’ai tout perdu : famille, argent, maison, amis(es), sans travail, jugé, abandonné, il me semblait qu’il ni avait plus personne pour m’épauler …
Seule, dans la prière, je me suis mise à genoux malgré tout ; j’ai regardé Dieu et je Lui ai dit : « tu es toujours mon Dieu, mon seul Dieu » et progressivement Il a reconstruit ma vie… Bien entendu j’ai mis quand même du temps ; du temps à enlever la rancune, la colère, les blessures et à comprendre, à pardonner…Mais dans tout cela, j’ai finalement saisi que j’aimais tellement Dieu, que même si je perdais tout et était abandonné de tous, Jésus, Lui était là, Il restait mon Dieu et j’avais la meilleure part que je pouvais avoir sur cette terre ! Du coup j’ai aussi saisi ou je me situais par rapport à Lui, j’ai compris que même ma vie brisée pouvait le servir, j’ai compris combien mon cœur était attaché à Lui !
Beaucoup se trompent en regardant les épreuves comme le faisaient les pharisiens ; si cela leur arrive, c’est l’ennemi. Si cela arrive à des personnes qu’ils « jugent » mal ; c’est à cause de leur péché. Évidemment ce genre de raisonnement ne peut être qu’un raisonnement humain et est l’antithèse de l’amour que les disciples doivent avoir les uns envers les autres. Jésus condamne cette pensée et nous rappelle que l’on peut fortement être dans un jugement erroné à l’égard des autres, Il nous demande donc d’être prudent avec le jugement. (Jn9.3 ; Mat7.1 ; Lc6.37, etc.) Je profite d’ailleurs de ce post pour remercier tous ceux et celles qui sont restés sur mon chemin pour m’épauler dans cette épreuve et ceux et celles que Dieu a rajouté…
Dans toutes épreuves, ce qui compte le plus, n’est pas comment on y rentre, mais comment on en sort. Et de savoir se positionner face à ce qui nous est arrivé ; avons-nous passé le test ? Avons-nous dans nos épreuves été capables de nous (re)tourné vers Dieu, de continuer avec Lui, sincèrement ?
Et si les épreuves nous transcendaient ? Vous serez d’accord avec moi, qu’une vie sur cette terre, avec des êtres aussi égocentriques que nous-mêmes, dans la joie du monde avec des biens considérables, sans maladie, souffrances, épreuves, ne nous permettrais certainement pas de nous poser la question : « Où est Dieu ? ». Nous nous la posons parce-que nous souffrons, nous le cherchons parce-que nous voulons « sortir de là » et même le plus athée d’entre nous peut s’interroger. « Comment celui-ci (ou celle-ci) a-t-il réussit ». Comment cela s’est-il produit ? ». Et s’il y a miracle et témoignage ; « Dieu existerait-Il vraiment ? » « Comment cela se peut-il ? »
Il veut que nous sachions clairement où nous sommes rendus avec Lui et il nous a promis qu’il ne permettra pas à des épreuves (même si sur le coup on pense qu’Il se trompe, que c’est trop dur pour nous) qui sont au-delà de nos forces de nous anéantir - cela selon les forces que Dieu a imparti en chacun d'entre nous (1 Co10.13). Dans tout cela, en continuant à regarder à Lui, nous serons plus que vainqueur (Rm8.37) avec la promesse de manger à Sa table avec Lui et que le royaume serait « disposé » pour nous, en nous élevant, nous permettant ; « le jugement » des douze tribus d’Israël !
Une dernière chose qu'il est intéressant de souligner, c'est que ce texte se trouve entre "Qui est le plus grand ?" et "Jésus annonce que Pierre le reniera" ; je vous laisse donc en tirer les conclusions qui s'imposent...
Alors quoi que ce soit que tu vis, accroches-toi au Seigneur ! Persévères, accroches-toi à Lui, n’abandonnes pas ! Tu verras qu’au travers des épreuves difficiles de ta vie, tu sortiras de là, transformé avec une espérance et une foi « ancrée » en Lui. Car Dieu est fidèle avec ceux et celles qui l’aiment et garde ses commandements dans l’adversité, Il a promis qu’il serait avec eux jusqu’au bout (Mat28.20) et qu’ils auront la victoire après avoir persévéré pour un peu de temps dans les afflictions présentes (Jcq1.2), car c’est en persévérant dans la foi, au travers de beaucoup de tribulations que nous pourrons entrer dans le royaume de Dieu (Actes14.22).
* https://www.cnrtl.fr [Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales].
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