9-2020
J’ai décidé de prendre les transports en commun ! Comme je travaille dans une région assez éloignée de mon lieu d’habitation, je trouvais les embouteillages trop fatiguant. Parfois pendant l’hiver (ici au Canada en hiver on ne plaisante pas !) mes trajets pouvaient avoisiner les 4 heures par jour…J’ai déjà eu l’occasion d’être coincée pendant 3 heures pour l’aller, je pensais que cela ne pouvait donc pas être pire pour le retour mais j’ai mis 3 heures 30 aussi pour le retour, en bref j’avais passé presque autant de temps dans ma voiture que sur mon lieu de travail !
Mon trajet, me permet de lire, de faire des travaux sur mon téléphone, de rêver, bref de profiter de la vie, pendant que le chauffeur s’occupe de tout. Oui, le trajet est long (environ 1 heure 15 à 1 heure 30), mais durant ce temps je ne fais que ce que j’aime, je ne suis plus rivée sur la route et les paysages sont beaucoup plus beaux en hauteur (je prends un bus de voyage). La photo que j’ai mise est justement la vue que je partage avec vous, le matin très très tôt au-dessus d’un pont à Montréal…
C’est marrant vu d’au-dessus, le sol parait moins chargé, on voit la ville et c’est superbe, mais dedans …ouf ! C’est comme la vie, les épreuves lorsqu’on les vit, lorsque l’on est à leurs « hauteurs » nous semblent insurmontables, étouffantes, brisantes, on pense qu’il est même possible que ce coup-ci, on ne s’en sortira pas ! Cependant, lorsque l’on prend de « l ’altitude » (comme dans mon bus) avec une vue d’ensemble de la vie, on comprend que des épreuves on en a eu depuis toujours et que la vie va continuer malgré tout, nous avons alors appris à vivre avec, à les accepter et à comprendre que seul un regard sous un autre angle était bénéfique pour que nous puissions garder espoir. Après l’épreuve lorsque l’on s’en est sorti on saisit que l’on a grandi, alors la douleur fait place à l’expérience et nous savons que cela nous a permis de prendre de la « hauteur ».
On parle souvent de l’aigle et je trouve qu’il a une vraie leçon de vie à nous donner (surtout si nous sommes fatigués par la vie). Tout d’abord le nom « aigle » provient du latin « Aquila ». Ce nom se retrouve dans la Bible et identifie un homme qui a combattu pour sa foi avec son épouse Priscille. Il est devenu martyr reconnu de l’Église, mais il a été jusqu’au bout. Au moyen-âge, on identifiait des personnes par des « Blasons », ceux-ci identifiaient les lignées (familles). Un aigle féminin, dans ce langage était le signe d’un « étendard ». L’aigle est donc un symbole puissant de combat, de patience et de persévérance dans l’épreuve.
Il a aussi un œil « avisé », une vision si puissante que cela lui permet de « foncer droit devant » jusqu’à son but (sa proie). Il vole au travers des tempêtes et plus que cela, l’exploite ! Lors de la tempête, il se hisse jusqu’au « noyau » et se rend au-dessus de celui-ci (il peut atteindre les 6000 mètres !) puis il déploie ses ailes et utilise son courant comme un propulseur, sa vitesse atteint donc son paroxysme et l’élève encore plus, tout en le portant. S’il subit un échec, il recommence et il est important de savoir que sa vie est plus constituée d’échecs que de réussites, mais cela ne l’arrête pas, aucunement…
Il bâtit son nid sur les « hauteurs » (entre 1000 et 2500 m). Le genre Aquila a une si grande adaptabilité qu’il a été possible pour lui de se propager dans de nombreuses parties du monde. Les fables à son sujet sont nombreuses, mais pas toujours vraies. Sa plus fascinante caractéristique (pour moi) est la hauteur à laquelle il peut se hisser. Ceci est sa protection, l’homme étant son pire ennemi.
Nous devrions nous même, lorsque les vents contraires sont trop forts, « nous propulser par Son courant, nous laisser porter par Dieu dans l’épreuve et nous « hisser » plus haut, plus près de Lui en prenant de la hauteur, en gardant la vision du but à atteindre (qui est puissante). Cela nous permettrait de voir les choses sous un autre angle avec assez de « hauteur » pour que nous puissions les voir telles qu’elles sont en réalité et pas tel que la douleur nous pousse à les percevoir.
Bien sûr, il arrive aussi que les tragédies sont plus fortes, il arrive aussi que la « hauteur » ne suffit plus. Dans ce cas, laissons-nous juste porter par le courant, nous pouvons « déployer » nos ailes dans ce courant et nous laissez guider par le Seigneur. Beaucoup de personnes à l’issue de grandes tragédies se sont « propulsés » dans la vie. Au lieu d’être achevés par la douleur, l’échec, la mort, ils ont « choisis » de vivre en renouvelant leur vision, dans une perception encore plus profonde et puis puissante du but à atteindre et de leur mission à accomplir ici-bas.
Vous voulez des exemples ? Voici, Malala Yousafzai, jeune fille ordinaire qui est victime de tentative d’assassinat par des Talibans. Du haut de ses 15 ans, au lieu de se terrer après cette tragédie, elle se lève et milite activement pour le droit à l’éducation des filles, après une nouvelle tentative d’assassinat, elle reçoit le prix Nobel et devient Le symbole du droit à l’éducation.
Le 11 septembre 2001, le Vol 93 de United Airlines est pris d’assaut par des terroristes qui veulent s’écraser sur la Maison-Blanche. Les passagers qui savent qu’ils vont mourir transforment leurs visions et décident de se révolter. Ils parviennent même à entrer dans le poste de pilotage. Dans cette rébellion volontaire, ils savaient que la mort serait la seule issue, mais ils ont eu une nouvelle vision, un nouveau but. Mourir, oui, mais pour sauver les autres ! Grâce à eux la capitale est sauvée, ils ont épargné des milliers de vies.
Ryan White, âgé de 13 ans, est diagnostiqué comme souffrant du sida. Ce jeune hémophile à contracté la maladie par transfusion. Il sera exclu de l’école, mais malgré son jeune âge et sa maladie, il militera pour changer le regard des gens sur celle-ci. Il sera réintégré au prix de longues batailles juridiques, une loi portera même son nom.
Je pourrais vous donner encore beaucoup d’exemples et vous-même, j’en suis sûre, vous en connaissez certainement; le changement de regard sur l’esclavagisme, celui des droits de la femme. Peut-être est-ce une mère de famille qui a milité pour que le gouvernement aide la famille monoparentale ou un père qui a changé le système afin que la garde des enfants soit aussi accordée aux pères. Le droit à la retraite, aux vacances, ou est-ce simplement quelqu’un qui s’est investi dans le voisinage ou dans une famille pour changer le cours de l’existence de ces derniers. Une amie qui a changé le cours de votre vie…
Et vous ? avez-vous vécue une tragédie qui vous a « propulsé » ? Connaissez-vous quelqu’un dans votre entourage qui l’a été ? Peut-être êtes-vous dans la souffrance et la douleur…J’ai alors une bonne nouvelle pour vous, Dieu peut vous aider à vous « propulser » ! Il peut être le moteur dont vous avez besoin dans votre vie. Peut-être que personne n’entendra parler de vous non plus, mais ceux et celles qui sont près de vous parleront « d’exemple de courage, de persévérance » alors vous saurez, qu’un jour vous aussi vous avez été « propulsé », vous avez su « prendre de la hauteur ».
Ésaïe 40.31
« Mais ceux qui se confient en l'Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point »
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