2-20202
Dernièrement, j’ai fait avec mes enfants et leurs amis du rafting. Nous sommes donc montés sur un (vieux) pneumatique (qui avait dû faire la guerre) pour faire la descente d’un fleuve à Québec. Vous connaissez sans doute cette fameuse citation : « la vie est un long fleuve tranquille » (tiré du livre d’Étienne Chatiliez), certains-es par leur expérience de vie, ont réécrit ce fameux proverbe, « La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais elle offre quelques îles de tendresse ».
Eh bien, c’est tout à fait ça ! Non seulement le long du fleuve, nous pouvions accoster et profiter de quelques îles (petites plages où nous pouvions nous baigner, comme si nous étions seuls au monde) lorsque nous avions « vaincu » les rapides, comme de petites pauses bien méritées, mais il fallait surtout éviter certains bords de rives, jonchées de roches coupantes à certains moments lorsque le courant nous entraînait inexorablement dessus.
*Pixabay_Marboon
Bon, c’est vrai, je le reconnais, nous étions la pire équipe qui soit pour faire cette descente. Nous n’avions aucune expérience, nous pensions que nous en étions capables, et nous n’étions jamais d’accord. Cependant…
Nous avons fait des tours entiers sur notre raft (360 degrés), tandis que nous croisions parfois d’autres embarcations, qui naviguaient de manière linéaire sans se prendre pour un manège à sensations. Nous avons failli déchirer notre embarcation à plusieurs reprises et pour finir, comme apparemment nous n’avions pas reçu les mêmes directives (c’est une manière sympa pour expliquer que nous n’avions pas écouter les instructions du départ) nous étions incapables de prendre les bonnes décisions pour la descente. Plusieurs fois nous avons échoués sur des bancs de pierre, et nous devions dans les rapides, descendre à pieds pour essayer de continuer en portant nous même notre embarcation, cherchez l’erreur ... (Ouf, je portais mes lunettes de soleil, personne ne m'a vu!)
*Pixabay_Siteproud
Vers la fin, nous avons réussi quelque chose de vraiment grand par contre ; nous exprimer ! (Genre; tu n’es pas un bon conducteur, tu aurais dû te mettre là. Ou; vous auriez dû pagayer plus fort, etc.) Bref, une véritable « école de vie » je plaisante, mais nous avons appris certaines choses.
La première, c’est que l’expérience compte beaucoup, mais le courage compte plus ; lorsque nous devions descendre du bateau, nous savions que nous n’avions pas le choix. Tous nous nous tenions par la main et soulevions l’embarcation pour qu’elle puisse continuer à nous porter au-delà des bancs de pierre. Il y en avait même un qui priait, encourageant les autres, pendant que les ces derniers s’entraidaient. Nous n’étions pas les meilleurs conducteurs, mais nous étions les plus courageux, cela me fait infiniment penser à la vie, certains auraient tout pour réussir, mais ce sont les plus courageux qui feront la différence.
La seconde, est que nous ne sommes jamais aussi expérimentés que nous le pensons, mais en continuant nous le deviendrons. Je vous promets que lorsque nous avons fini notre descente, nous en savions plus sur le rafting que la plupart des gens ! C’est encore une fois, comme la vie. Il me semble que l’expérience la plus enrichissante est celle que l’on acquiert devant les défis, pas celle que l’on apprend en lisant (bien qu’elle soit parfois pertinente aussi). La connaissance dans l’action est la plus profitable de toutes.
La troisième chose, est que si l’on n’est pas d’accord dans une équipe, ce n’est pas vraiment un problème, pour autant que l’on suive la même direction malgré tout, sinon l’embarcation de notre vie va faire des « 360 » sans avancer ! Lorsque nous sommes ensemble, même si nous différons d’avis, nous devrions essayer de nous rallier à ce qui paraît le plus sage, pas à une seule personne, mais plutôt au point de vue le plus raisonnable en tenant compte que nous sommes « une équipe ». Savoir « écouter » peut faire la différence, pour avancer !
Cela m’a fait comprendre que le fait d’être une équipe courageuse, même sans expérience, en n’étant pas le moins du monde capable et en étant en désaccord, nous avions TOUT pour ne pas arriver au but. Cependant, dans l’adversité, nous avons su laisser nos différents pour nous aider selon nos forces, en visant le but. Nous sommes bien arrivés malgré tout, merci Seigneur ! Il semble donc que lorsque l’on agit comme un seul corps, malgré ses faiblesses on peut y arriver, mais ce corps doit être interdépendant les uns aux autres, et donc au fond, l’unité tient de vouloir poursuivre ensemble (malgré les désaccords) en visant le but et en tirant le meilleur parti de ce que Dieu nous a donné comme don pour servir l’intérêt de tous.
« Ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres » (Romains 12, 5).
C’est ça la vraie force, c’est ça, le vrai caractère d’une équipe.
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